Mon année 2019 en JV14 minutes de lecture

Voilà voilà… 2019 touche à sa fin et je me rends compte que je n’ai que peu écrit sur les œuvres qui m’ont marqué cette année.

La raison principale est simple : souvent, je n’ai pas grand chose à dire de plus que ce que vous pouvez trouver un peu partout sur l’internet mondial.

Aujourd’hui, je ne vais donc pas révolutionner votre vision sur une oeuvre, mais juste donner mon avis (plus ou moins argumenté) sur ce qui m’a marqué cette année, en jeux vidéo. Je m’attarderai sur les séries et les films dans un second billet car sinon, ce serait beaucoup trop long.

Jeux vidéo

Resident Evil 2 Remake

Le début de l’année avait commencé en beauté. Capcom, avec le remake de Resident Evil premier du nom en 2002, nous avait montré qu’ils maîtrisaient parfaitement l’art du remake. Ils savent trouver le juste milieu en refondant le jeu tout en gardant l’âme de l’original. J’étais donc impatient de pouvoir jouer au remake du deuxième épisode. N’ayant jamais touché à l’original et ayant juste vu des speedruns, j’étais presque entièrement dans la découverte.

Alors Capcom a-t-il réussi à retransformer l’essai du parfait remake ? Globalement : oui. RE2 Remake est très bon. Toute la première partie dans le commissariat est excellente. Tout va assez crescendo : à partir du moment où vous sentez que vous avez le contrôle, les leakers débarquent. Quand enfin vous avez maîtrisé ces leakers et que vous pensez connaitre les lieux, Mister X se montre et rebat complètement les cartes.

Bref, quand on joue à Resident Evil 2, on n’est pas bien. Et c’est exactement ce que personnellement j’attends d’un survival horror.

C’est une belle réussite. Vivement le 3.

Katana Zéro

Longtemps j’ai attendu le successeur de Hotline Miami (qui reste pour moi un des meilleurs jeux de la création), eh bien il est arrivé. On voit clairement l’influence du jeu de Dennaton Games sur Katana Zéro, même s’ils sont bien différents. Ici, on joue un Samurai assassin drogué capable de voir l’avenir, ce qui lui permet de planifier ses actions pour être certain de venir à bout de ses adversaires. Et c’est cette « planification » que vous jouerez. Ainsi, chaque mort n’en est pas une : votre personnage dira juste que « ça ne marchera pas comme ça » et hop, vous recommencerez la séquence. A noter que vous aurez aussi la capacité de ralentir le temps pour contrer plus facilement les balles de vos adversaire avec votre katana.

Là où le jeu prend son envol, c’est quand on s’aperçoit que toutes ces mécaniques que l’on associe habituellement à du gameplay pur et simple sont portées de superbe manière par la narration. Alors que l’on pensait jouer à un jeu d’action bas de plafond, il se révèle particulièrement malin et intéressant à suivre. Son seul défaut ? Il est court et l’histoire s’arrête en plein milieu, les développeurs n’ayant pas eu les moyens de le continuer. Un seul mot d’ordre donc : achetez (et jouez) à Katana Zero, que l’on puisse jouer à la suite.

Fire Emblem : Three Houses

Mon premier grand amour cette année. Je m’attendais à aimer ce jeu, mais pas à ce point. J’aime la saga Fire Emblem, mais celui-là est hors catégorie. Je vais quand même essayer de faire court.

Si ça se trouve, lui, c’est un gentil.

Premier point, et non des moindres : le jeu permet de faire ce qu’on veut avec nos personnages. Ce n’est peut être rien pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. J’adore les jeux où les personnages ont un caractère bien trempé, mais où on peut leur donner le rôle que l’on veut sur le terrain. Bref, j’avais 10 Barbies à disposition et c’était le pied.

Deuxième élément : les personnages sont bien plus intéressants que dans les anciens Fire Emblem. Alors oui, vous me direz que ce n’est pas compliqué : dans l’immense majorité des cas, un personnage de Fire Emblem n’est qu’un archétype classique avec un trait de caractère « original » du genre « il adore manger », « il dort tout le temps »… En un mot, c’est très limité. Ici, on retrouve a peu près la même chose MAIS les personnages ont droit à une deuxième facette, souvent nettement plus intéressante, en rapport avec leur passé. Ça n’en fait pas de grands personnages très bien écrits, mais ça en fait des vrais personnages, plus seulement des archétypes. Cela augmente notre attachement et donc aussi le plaisir que l’on éprouve à jouer avec eux.

Et lui aussi il est gentil… Si si, je vous jure !

Troisième et dernière chose que je tiens à mettre en avant : le « lore ». Le fait que le jeu soit divisé en 3 histoires différentes nous permet de découvrir plein d’aspects de l’univers et il est assez touffu. De plus, encore une fois, le jeu arrive à se démarquer de ses prédécesseurs en brouillant la frontière entre gentils et méchants, ce qui n’est pas du luxe dans une saga qui nous avait habitué à un manichéisme absolu.

Bref j’ai tellement aimé ce jeu qu’après l’avoir fini 4 fois, je me suis lancé dans le speedrun… Je peux lui reconnaître des défauts, mais il n’en reste pas moins un des meilleurs tactical RPG sortis ces dernières années.

Disco Elysium

C’est grâce à Canard PC que j’ai découvert ce jeu : leur enthousiasme m’a directement contaminé. « Le meilleur RPG jamais créé », vous avouerez que c’est accrocheur.

Qu’est ce que Disco Elysium donc ? Pour faire simple, c’est un cRPG, c’est-à-dire un RPG « à la Baldur’s Gate ». On retrouve donc une vue à l’isométrique, des déplacements, des interactions entièrement gérées à la souris et… c’est tout. C’est tout ? Pas de système de combat organique et intelligent comme peut le proposer un Divinity Orignial Sins 2 ? Non. Rien. PAS. DE. COMBAT. Ou tout du moins, pas comme on les imagine.

Mais avant de vous dire pourquoi « l’absence » de système de combat est vraiment cool, je tiens quand même à souligner que le jeu est magnifique. Tout est peint comme à l’aquarelle. Chaque décor est soigné et regorge de détails. Si je devais faire un parallèle que je fais trop souvent, je dirais que ces environnements me rappellent la saga des Broken Sword.

Côté gameplay, certains aiment dire que Disco Elysium est plus un point and click qu’un RPG. Dans un sens, ils ont raison car le gameplay se résume effectivement à du simple point and click. Aucune dextérité à la souris ne vous sera requise pour terminer le jeu, aucune réflexion sur le positionnement de vos unités ne vous sera demandée… En revanche, je tiens à rappeler que RPG signifie « jeu de rôle ». C’est un jeu dans lequel on incarne un personnage pour lequel on peut gérer ses caractéristiques et ses choix. En ça, Disco Elysium répond tout à fait à cette exigence car toutes vos interactions, qu’elles soient physiques ou sociales, avec des objets (car oui, on peut avoir des interactions sociales avec des objets) ou des personnes, auront des issues différentes en fonction de vos caractéristiques. Caractéristiques qui pourront être améliorées au cours de la partie ou via des objets ou des équipements.
Et si vous pensez que les caractéristiques ne sont ici que de simples chiffres indicateurs, vous vous trompez. Durant chaque interaction, vos statistiques donneront leur avis, leurs conseils… Parfois, le pragmatisme vous incitera à intimider quelqu’un, mais si votre empathie est assez élevée, elle pourra émettre un avis contraire et essayer de vous faire choisir la voie de la conciliation. Vous n’aurez alors plus qu’à choisir qui écouter. Mais attention tout de même ! Ecouter aveuglément vos caractéristiques pourrait avoir de fâcheuses conséquences.
Bref, Disco Elysium est bien un RPG. Et ce n’est pas parce qu’il ne répond pas au cahier des charges du parfait petit Baldur’s Gate que ce n’est pas un superbe jeu de rôle. Je me suis bien plus attaché à notre flic looser-drogué-alcoolique qu’à mon personnage de Divinity 2 (alors même que j’ai adoré le jeu).

D’ailleurs, parlons un peu du personnage principal de Disco Elysium. Ici, pas de terre à sauver. Vous n’êtes qu’un flic en charge de l’enquête d’un meurtre (déjà pour moi ça part bien, car j’adore les polars). Un simple flic ? Non. Vous commencez le jeu en vous réveillant avec la plus grosse gueule de bois de l’univers, ayant oublié qui vous êtes et pourquoi vous êtes là. Après quelques temps vous comprendrez que vous êtes un parfait connard qui a passé la première semaine de son enquête à boire, se droguer et emmerder les locaux tout en laissant le cadavre de la victime se décomposer à la vue de tous. L’amnésie est évidemment un coup classique pour laisser le joueur découvrir l’univers dans lequel il évolue. Mais là, elle vous permet aussi de créer vous-même le personnage. Il ne sait rien de lui. A vous de décider si vous voulez en faire finalement un bon flic ou une raclure finie. Saurez-vous rester sobre ? Allez-vous être en permanence drogué pour bénéficier des bonus que ces produits peuvent apporter ? Le choix vous revient.

Il va falloir avoir un bon résultat sur votre jet de dés si vous voulez remettre l’hôtelier à sa place

Vous ferez donc évoluer votre personnage dans un monde complexe et dans une période trouble. Je n’en dirai pas beaucoup plus pour vous laisser la surprise, mais sachez que les thèmes abordés dans le jeu sont nombreux, souvent sérieux, jamais tranchés. Le jeu discute avec vous, jamais il ne vous impose un point de vue. Votre personnage pourra prendre un parti, un autre, aucun… Bref vous évoluerez dans un monde concret, crédible. Vous serez tel un morceau de bois mort flottant dans un océan et essayant de vous y trouver une place. Cela peut paraître négatif au premier abord mais c’est exactement la situation dans laquelle est votre personnage. Vous n’aurez donc aucun mal à vous mettre dans ses bottes (ou pas si vous préférez marcher pieds nus).

L’ambiance qui se dégage du jeu, notamment grâce à sa direction artistique et sa musique, est fabuleuse. Parfois extrêmement drôle, le jeu va aussi vous mettre d’énormes quiches dans la tête qui vous laisseront comme deux ronds de flan devant votre écran. Donc oui, il n’y a pas de système de combat dans Disco Elysium. Mais si se passer de système de combat permet d’arriver à un tel niveau d’écriture, de réflexion et de construction d’un univers, alors j’en veux plus.

PS : le jeu est intégralement en anglais, un bon niveau de compréhension est nécessaire pour bien apprécier le jeu. Toutefois, pas besoin d’être bilingue (je ne le suis pas).
PPS : Si VRAIMENT, le combat pour vous, c’est important, il y a les caractéristiques pour taper des trucs, bien tirer à l’arme à feu, et elles sont utiles ! Donc, vous pouvez toujours essayez de faire le jeu en mode « cassage de gueule ». Ça pourrait même être plus marrant que prévu.

Pokémon Epée / Bouclier

Mon dernier jeu du cœur de cette année. Après les premières images, je m’attendais à un jeu Pokémon on ne peut plus standard et j’ai eu le droit à un jeu Pokémon on ne peut plus standard. Toujours la même formule, usée jusqu’à la corde.

Et pourtant, j’ai aimé. J’ai adoré vivre l’aventure de cette nouvelle région. Même si le scénario n’est presque pas travaillé, même si on ne rencontre aucune difficulté durant l’aventure, même si on n’a aucun choix dans la progression et qu’on ne fait que suivre les indications données par le jeu.

Malgré le fait que le jeu n’est techniquement pas glorieux, la DA le rend charmant.

Il y a, dans cette génération, un gros travail effectué sur la région elle-même et sur les créatures qui l’habitent. C’est comme si tous les nouveaux Pokémon de la région de Galar avaient été pensées pour s’intégrer parfaitement à cette région inspirée de la Grande-Bretagne. Ici, ce ne sont pas une ou deux bestioles qui font directement référence à leur régions d’origine, mais vraiment beaucoup. Football, industrie du charbon, musique, contrefaçons ou même écologie via un pokémon corail fantôme… cet épisode montre que si Game Freaks bloque pour faire évoluer sa série point de vue du gameplay, ils fournissent quand même un gros travail pour donner de la profondeur à leur jeu. Pas forcément là où on aimerait les voir, mais l’effort est là.

Bref, peut-être que quoi qu’ils fassent, les développeurs de Game Freaks arriveront toujours à toucher la corde de ma nostalgie. Mais toujours est-il que j’ai apprécié cet épisode et que j’ai aimé découvrir, capturer et faire progresser mes pokémons. Donc pour moi, la mission est réussie.

Les autres

Finissons ce billet par les œuvres vraiment cools mais pour lesquelles je n’ai vraiment pas beaucoup à dire.

  • Luigi’s Mansion 3 : très très bon. J’ai passé un très bon moment. Le jeu se répète parfois mais c’est très rare. Si l’on oublie ces petits égarements, on s’amuse d’un bout à l’autre.
  • Zelda Link’s Awakening : je parlais plus haut de la maîtrise de Capcom sur les remakes, eh bien Nintendo sait aussi y faire. Bien que moins refondu que RE2, ce remake du Zelda Gameboy est excellent. Mignon comme tout, enchanteur et émouvant… Je ne peux pas en demander plus.
  • Civilization VI (enfin complet) : il aura fallu quelques années à Civ VI pour être bien complet, et au final ça rend le jeu très cher car ses DLC sont vendus à prix d’or… Toujours est-il que c’est maintenant un excellent 4X. Si jamais vous n’avez pas de PC, la version Switch est parfaitement jouable et les DLC sont disponibles dessus pour moins cher.

Voilà, c’est tout (et c’est bien assez) en ce qui concerne mes jeux de 2019. On se retrouve bientôt pour parler série et film !

Live long and prosper et surtout, soyez sage !

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