Cinéxpress pour la rubrique de Cinémax4 minutes de lecture

On vient de m’apprendre que le prochain Klub Moutarde (j’ai même pas fini d’écouter le précédent) allait être enregistré sous peu et comme j’aime qu’on parle de moi, il m’apparaît indispensable de vous écrire un nouvel article in-extremis.

Bon, l’heure nous est comptée, je suis allé 4 fois au cinéma depuis Avengers. Initialement, je devais parler de Solo, mais je vais vous faire un récap de ce que j’ai vu et basta, hein.

Alors :

Gringo : sympa si vous n’avez jamais vu de film d’action avant (il est chouette, mais n’invente rien et s’oublie avant même que le générique ne débute)

Deadpool 2 : sympa si vous avez vu (voire aimé) Deadpool 1, les X-Men, les films DC Comics, […], Avengers, et que l’hémoglobine n’est pas un souci.

Solo – A Star Wars Story : sympa si vous n’avez jamais vu un Star Wars et/ou si vous avez 8-10 ans. Sinon, il reste une musique cool, un ou deux moments inspirés, y’a pas grand chose à lui reprocher, on dirait juste un film de commande facultatif (oh wait) avec option fan-service boiteux.

L’Homme qui tua Don Quichotte : sympa.

Voilà, à bientôôôôôôt !

Vous êtes encore là ?

Bon, d’accord. D’accord, je sens bien que mon avis sur le dernier Gilliam vous laisse dubitatif. Alors, puisque c’est vous, étayons !

Je ne reviendrai pas sur l’accouchement très laborieux du métrage (25 ans ! Sacré travail!) pour me concentrer directement sur l’objet final. Déjà, de quoi ça cause ? Nous suivons Toby (Adam Driver), réalisateur apparemment génial, qui vient jusqu’en Espagne pour tourner une pub. Celui-ci en vient à se souvenir qu’il avait jadis tourné un film étudiant sur Don Quichotte dans les parages et entreprend de retourner sur les lieux du tournages et pourquoi pas retrouver son acteur principal.

Le problème, c’est que Javier (Jonathan Pryce) se prend désormais pour le réel Don Quichotte et rien ne semble lui faire lâcher prise. Totalement possédé par la personnalité du chevalier, il en vient à considérer Toby comme son Sancho Panza et l’entraîne dans des aventures rocambolesques.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Gilliam a divisé les critiques avec ce film.Certains crient au génie, d’autres à l’imposture, et honnêtement, j’ai le séant entre deux chaises. Au rang des qualités incontestables, le réalisateur a filmé avec passion le pays, quelques plans sont superbes, les lieux choisis sont irréprochables. J’étais à deux doigts de prendre un billet pour partir explorer le pays de Cervantès (pas celui de SoulCalibur). La bande originale sert efficacement ce cadre et les péripéties de Toby/Sancho, c’est impeccable.

Excellente surprise : Adam Driver. Ceux qui ne le connaîtraient qu’à travers Kylo « Oedipe-est-une-tanche » Ren, comme moi, ne peuvent qu’être soufflés par son interprétation. Chapeau bas, il est drôle, touchant, énervant, il prend beaucoup de place. Jonathan Pryce est aussi excellent, mais nous n’avions pas de raison de douter de lui.

Là où le bat blesse (à mes yeux), c’est que le film accumule quelques lourdeurs. Le déroulement est parfois plombé de longueurs dispensables et de personnages dont l’intérêt scénaristique m’échappe (Le couple Kurylenko/Skarsgård insipide, mal écrit séparément comme ensemble, inutile et casse-pied). Et, comme souvent chez Gilliam, une fatalité qui piège ses protagonistes jusqu’au drame (l’Armée des douze singes a été un traumatisme pour moi). Honnêtement, pas besoin de ce genre de choses pour profiter d’un film.

De même, l’idée d’instiller un peu de fantastique dans un récit à la base réaliste était une bonne chose, jusqu’à ce que Gilliam aille trop loin et n’en fasse qu’à sa tête, perdant ainsi le spectateur en cours de route. Le film s’achève sur un sentiment mi-figue, mi-raisin où votre serviteur ne savait plus quoi penser sur quoi.

Cependant, s’il ne s’agit là que de considérations personnelles (c’est l’exercice qui veut ça), j’ai cru déceler un message bien plus positif que le film ne le laisse entendre puisqu’il me semblait que Gilliam nous encourageait à nous évader autant que possible du quotidien et de ses contraintes, pour vivre autre chose, l’Aventure. Le problème étant que s’évader devient une aliénation de soi, puisqu’on en perd son identité. Restons donc à la première partie du message : jouez, lisez, regardez des films, c’est comme ça qu’on grandit et qu’on devient libre. Et commencez donc par l’Homme qui tua Don Quichotte.

2 commentaires sur “Cinéxpress pour la rubrique de Cinémax4 minutes de lecture

  1. Je vais aller le voir ce Don Quichotte mais quand j’entrerai dans la salle pour la projection, ça sera comme d’aller voir quelqu’un dont on m’a vachement parlé, en bien la plupart du temps, mais qui m’inspire quand même une sorte de méfiance, sans trop savoir pourquoi. Je connaîs très mal le travail de Gilliam, du coup je me méfie de l’engouement général qu’il suscite (cf Breaking Bad qu’on va tellement vendu et survendu que j’ai arrêté au bout de deux saisons)…

    Vivement hein.

    1. Gilliam, c’est vraiment un cinéaste très difficile à appréhender pour moi. Contrairement à un Burton ou un Del Toro, il ne donne pas les clefs de son imaginaire pour laisser le spectateur apprécier la visite. C’est toujours une succession de trucs pas toujours compréhensibles… Mais, à l’exception de l’Armée des douze singes (que je déteste totalement pour son pessimisme complet), je n’ai jamais réussi à dire si j’aimais ou non.

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