Ahah enfin ! Enfin mon avis sur Xenoblade Chronicles 2, le fameux troisième épisode, après Xenoblade Chronicles sur Wii et Xenoblade Chronicles X sur Wii U et autant vous dire…
-Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ?!
-Pardon ? Quoi donc ?
-Le nouvel épisode de la saga Xenoblade, sérieusement ?
-Euh oui, quel est le souci ?
-Max…
-Oui… ?
-Max !
-Mais…
-MAX !
-MAIS QUOI À LA FIN ?
-Max, enfin, tu détestes cette saga, pourquoi tu te retrouves à jouer à chaque épisode ?
-Alors je ne déteste pas, déjà. Je déteste le premier épisode juste. Parce que je déteste son système de combat, ses personnages insipides, ses IA, son scénario fatiguant pendant les trois quarts de l’aventure et terriblement débile dans son dernier acte, sa narration qui te laisse penser que tu as la maladie d’Alzheimer à un stade critique, ses décors immondes dans le dernier acte et bien sûr…
-Stop ! C’est bien ce que je dis, tu détestes.
-Mais je ne déteste pas le X sur Wii U. Oh bien sûr, je n’aime pas du tout ses combats et je suis fatigué par le nombre de mécaniques, de systèmes et de sous-systèmes qu’il introduit à la minute sans jamais les expliquer correctement. Je n’aime pas non plus ses personnages plus qu’insipides puisqu’au-delà de leurs personnalités, je suis incapable de me rappeler à quoi ils ressemblent. Et puis, ses musiques sont déroutantes. Quant à son character design…
-Stop encore ! C’est bien ce que je dis, tu détestes aussi.
-Disons que je ne suis pas fan. Pourtant le X a plein de qualité. Son postulat de base de colon s’installant sur une nouvelle planète est vraiment alléchant et cohérent avec son exploration et donc son monde ouvert impressionnant, complètement connecté. Vraiment, sans ces combats et ses systèmes qui m’ont perdu, j’aurais pu passer bien plus d’heures à explorer les magnifiques environnements qu’il propose.
-D’accord, tu ne détestes pas. Toujours est-il que tu n’es pas non plus un grand fan de la saga, alors pourquoi t’évertues-tu à essayer chacun des épisodes ?
-Parce que j’ai la foi. Et qu’on m’a offert le X et le 2 pour deux de mes anniversaires.
-La tristesse.
-La tienne aussi, nous sommes la même personne je te rappelle. Et puis j’ai eu pire comme cadeau.
-Comme quoi par exemple ?
-Vampyr.
-Ne fêtons plus jamais notre anniversaire.
Nous disions donc, Xenoblade Chronicles 2.
Le jeu se déroule sur plusieurs continents qui sont en fait des titans émergés au-dessus d’un océan de nuages sur lesquels vivent humains et Lames.
Bien sûr, les humains sont au bord d’un conflit entre deux royaumes (classic humain).
Quant aux Lames, ce sont des êtres humanoïdes vivants et conscients qui sont au service de rares humains (des pilotes) plus ou moins en tant qu’arme. C’est un concept difficile à expliquer mais facile à comprendre pourtant : ceux qui ont la chance de devenir pilotes sont accompagnés toute leur vie par leurs Lames qui décuplent leur force et maitrisent certains éléments.
Le contexte posé, nous commençons l’aventure aux côtés de Rex, un récupérateur de divers matériaux sous les nuages. Et à la suite d’une mission pas si routinière, il va se retrouver lié à Pyra, une Lame aux pouvoirs au moins aussi vaste que sa poitrine.
Ensemble, ils vont partir à l’aventure pour tenter d’empêcher les divers bad guy au design Nomura-esque (quoi qu’y a-t-il correcteur Word ?) d’exterminer l’humanité pour certains… Ou d’exterminer les Lames pour d’autres… Ou encore de détruire le monde pour les moins sélectifs.
Vous vous doutez bien qu’avec minimum 50 heures de jeu au compteur, l’histoire prend le temps de plus se développer. Ainsi chaque personnage de notre équipe a droit à son petit arc narratif qui se retrouve lié au fil rouge. Fil rouge qui, je dois bien l’avouer se laisse suivre.
En gros l’histoire à une structure très classique empruntant énormément aux Shonen, ce qui en théorie ne m’emballe pas, mais qui fonctionne plutôt bien ici.
En réalité, si je devais m’arrêter uniquement sur la trame principale, je dirais qu’elle n’est pas formidable, que les rebondissements sont souvent tirés par les cheveux. Mais elle est sauvée par pleins de petits éléments. Et même sans être formidable, on trouve quand même des thématiques et un univers intéressant. Passé un certain point dans l’aventure quand on comprend les origines des personnages et que l’on nous montre des évènements importants d’il y a 500 ans, on réalise que le scénario a vraiment des choses consistantes à nous faire découvrir.
D’autant plus que la narration est étonnamment maîtrisée. À l’inverse des deux précédents opus, je me suis retrouvé face à une aventure qui ne m’a quasiment jamais ennuyé parce que le jeu comprend assez parfaitement comment doser son mélange : combat en zones ouvertes – exploration en ville – cinématiques – combats en couloirs.
L’autre qualité, c’est certains personnages. Typiquement à ranger dans la catégorie Japoniais, le pouvoir de l’amitié, la naïveté du héros, la friendzone qu’on pardonne, etc. Pas forcément des choses que j’apprécie de base, mais j’ai tendance à penser qu’il faut vraiment être Xenoblade 1 pour ne faire rien ressentir autour de notre équipe quand on passe autant d’heures sur un titre. Alors est-ce que je les aime par défaut ? Un peu, je dois bien l’avouer, ce qui est un peu mon sentiment général sur le jeu : par rapport à ses aînés, je trouve Xenoblade Chronicles 2 plus agréable. Cependant, dans leur genre, il y a tout de même quelques moments de bravoure que j’aime sincèrement au cours de l’aventure et ils sont renforcés par une mise en scène moins plan-plan que dans les précédents. Malheureusement, dès que l’on sort des grosses cinématiques, les animations des personnages sont très rigides et donne un aspect archaïque à l’ensemble.
Alors oui, j’apprécie Rex de la même façon que je peux apprécier un Sora dans Kingdom Hearts. J’apprécie sa relation avec Pyra aussi classique soit-elle, j’aime bien Morag, et Nia, en tant que personnage plus léger m’amuse (son histoire est d’ailleurs beaucoup plus intéressante qu’on ne le croit). Idem pour Zyk. Reste la petite peluche insupportable, Tora, comme dans chaque épisode que pour le coup je déteste.
D’autre part, là où cet épisode s’en sort aussi bien, c’est aussi grâce au fait que les membres de notre équipe interviennent toujours au sein du scénario, et ce même si leur arc narratif est bouclé.
J’ai aussi envie de mentionner les méchants. Tout plus stéréotypés les uns que les autres, et pourtant, là aussi, on voit une vraie volonté de ne jamais les négliger. Cela passe par des flash backs un peu lourdaud, mais ça leur donne quand même un background consistant. A noter d’ailleurs que plusieurs fois j’ai cru deviner la suite des évènements et sur certains moments je me suis bien planté, notamment dans la relation Jin/Malhos.
Quant au jeu en lui-même, je ne vais pas essayer de décrire les combats sinon je vais m’embrouiller. Sachez juste qu’ils reprennent les bases des précédents, à savoir un système semi-dynamique qui reprend les classiques attaquants/soigneurs/tanks et dans lesquels les placements ainsi que le timing jouent énormément.
Et là encore surprise, c’est plaisant. On ne se sent jamais amorphe, il y a pas mal de stratégies différentes à adopter, le qtes ne sont ni frustrants ni aléatoires. L’interface est aussi mieux pensée (toujours très envahissante) et plus simple à comprendre. C’est plaisant aussi parce que malgré ses nombreux éléments à prendre en compte le jeu prend le temps de tout expliquer progressivement, ne perdant jamais le joueur. Heureusement parce que Xenoblade Chronicles 2 est un jeu complet et complexe. Dans ses combats, certes, mais en dehors aussi. On ne compte plus le nombre de système à apprivoiser que ce soit autour des évolutions de personnages, d’éveil de nouvelles Lames, de développement de villes, de customisation à appliquer, etc.
Tout n’est pas essentiel, mais dans tous les cas, le joueur n’est pas perdu et ne se retrouve pas à devoir lire un manuel de 200 pages en dehors du jeu (hein Xenoblade X !).
Le seul élément un peu frustrant c’est la présence des compétences de terrain nécessaires pour progresser dans le scénario de temps en temps. Par exemple, on va se retrouver bloqué face à une toile d’araignée géante et il faut la brûler grâce à des compétences spécifiques de nos Lames. Si on ne les a pas développés assez, ça donne donc lieu à un nombre absurde d’éveil de Lames pour en créer une avec la bonne compétence ou alors ça demande une toute petite séance de farm dans une autre région.
Ce qui m’amène d’ailleurs à un autre point noir. Le fast travel peut être fait n’importe où et n’importe quand, quitte à briser complètement la cohérence de certaines séquences.
Malgré tout, si le joueur n’est pas perdu c’est aussi car le titre semble beaucoup moins dense que les précédents et ce en tous points. Les maps sont moins grandes, l’aventure est plus courte, il y moins de compétences à débloquer… Et là c’est vraiment à titre personnel que je dis ça, mais ça rend le tout, un milliard de fois plus digeste. Xenoblade Chronicles 2 est un jeu généreux et riche mais qui sait aussi ne pas en faire trop. Pour les maps plus petites, c’est surement dû à des contraintes techniques (la Switch semble moins puissante que la Wii U, d’ailleurs le jeu est beaucoup moins détaillé que le X mais compense avec un jeu de couleurs éclatant agréable) et on perd un peu le sentiment de gigantisme des précédents, mais en même temps ça rend la progression plus simple, plus agréable.
Même le scénario est plus humble, plus modeste que celui du 1 qui me paraissait être d’une lourdeur incroyable.
En fait, pour moi, ce dernier épisode, c’est un peu le meilleur des mondes. Je regrette qu’il ait perdu l’ambition d’exploration du X mais c’est un titre qui me fait enfin apprécier la formule plus classique du premier.
Deux petites musiques de nuit
Tout n’est pourtant pas rose au pays des Noppons. La direction artistique a quelques soucis évidents par exemple. Si les environnements visités sont plutôt très jolis (mais classique : plaine, canyon, neige,…), le character design est très étrange. On est loin des errances du X mais il a tout de même tendance à manquer de cohérence. Du coup, on assiste souvent à des rencontres entre personnages qui n’ont pas l’air d’avoir été designés pour le même jeu. Entre ça et le design fan service d’une grande partie du cast, ça fait tâche au moment de faire le bilan.
La partie sonore quant à elle, eh bien, disons que les thèmes musicaux font leur boulot pour un J-RPG. Rien de transcendant mais ils ont au moins le mérite d’être agréable, notamment pour certaines musiques de nuit.
Malheureusement, on ressent l’absence de Yoko Shimomura et l’aventure manque d’un thème aussi marquant que le principal du premierjeu.
Reste les doublages, et là c’est mon petit plaisir coupable. J’ai choisi très rapidement de ne pas jouer avec les doublages Japonais (honte à moi) tant les voix féminines m’irritent. Mais en Anglais, une bonne partie du casting est doublé avec un accent écossais dont la plupart de nos héros. Croyez-moi, ça surprend au départ, ça enchante par la suite. Je peux difficilement donner des arguments, c’est purement une question de ressenti, et personnellement, j’adore !
Alors Xenoblade Chronicles 2, meilleur jeu de 2017 ?
Pfff, non sans déconner vous avez vu la gueule de l’année 2017 qu’on a eu ? C’est quoi cette question ? Non évidemment que non, face à Breath of the wild, Nier Automata, Yakuza 0 et même dans sa propre catégorie (on me hurle Persona 5 à l’oreille), il ne fait pas vraiment le poids. Ce n’est pas non plus un grand jeu en réalité, gardez en tête cette idée d’aventure agréable.
Et s’il doit absolument être le meilleur quelque part, c’est simple : Xenoblade Chronicles 2, c’est le meilleur Xenoblade. Sincèrement. Les mauvaises langues diront « Pas difficile » et les fans crieront au scandale puisqu’il ne faut pas toucher au Saint Premier.
Il est donc temps, encore une fois de rappeler que ce n’est que mon point de vue. Les faits sont là, j’ai été au bout de Xenoblade Chronicles 2 sans rechigner, j’ai apprécié certains pans de scénario, certains personnages… J’ai apprécié l’aventure voilà tout, un constat que je ne pouvais pas faire sur le premier et que j’aurais voulu faire sur le X (mais non). Plutôt que de m’en vouloir de toujours autant pester sur le premier, savourez donc le fait qu’au bout du troisième épisode de la saga, je me suis enfin réconcilié avec elle.
Si vous cherchez un J-RPG, une grande et longue aventure, que vous êtes tenté par la série et en même temps effrayé par son gigantisme et sa complexité, donnez une chance à cet épisode Switch. C’est la formule Xenoblade idéale et malgré toutes ses maladresses, c’est un jeu sincère et généreux.
PS : Je n’ai pas mentionné les quêtes annexes. Je vous laisse deviner la raison.
PS2 : Si vous voulez l’historique de ma relation tumultueuse avec la saga, voici mon avis sur le premier, et celui sur le X.
PS3 : L’aventure m’a tellement plu que je serai au rendez-vous pour jouer à l’extension Torna : The Golden Country en septembre, c’est dire.
PS4 : Max du futur, n’oublie pas de me mentionner dans le prochain Klub Moutarde.
PS5 : A dans 2 ans pour un nouvel article.
C’est fou ce que j’ai envoie d’essayer ce jeu en même temps que je sens que ça va très vite me gaver. Un peu comme Octopath Traveler en fait…
Enfin bref, ton article est top, il arrive même à recréer mon envie malgré toutes les nuances que tu apportes mais je ne sais pas si je franchirai le pas un jour. :3
Octopath, ce sera sans moi.
Il y a un énorme potentiel pour que tu sois gavé, au même titre pour que tu accroches. Mais voilà, ça demande un sacré investissement de temps.
« Un sacré investissement de temps », c’est tout le problème. :’3
Après pour Octopath tu as tout de même 3h de démo gratuites et rejouables de 8 façons pour te faire un avis, je trouve ça très sympa pour se faire un avis sur le jeu. Si on n’accroche pas à la démo, peu de chances d’aimer le jeu, mais si on y adhére, je pense qu’on peut foncer sans trop de soucis ! 😀 (du coup pour ma part j’ai très envie d’y jouer suite à la démo, surement en fin d’année)