Aujourd’hui, c’est dimanche et comme tous les dimanches*, je vous propose un petit article rapide sur un truc qui m’a bien plu ces derniers temps.
Le monde artistique est parsemé d’œuvres abandonnées avant même d’être commencées. S’il est impossible de compter tous les projets morts dans l’œuf, il en est cependant un qui a toujours attiré ma curiosité : l’adaptation en film des Légendes de la Garde.
Pour autant, je ne connaissais quasi rien de cette bande dessinée, juste qu’elle mettait en scène des souris dans un monde médiéval-fantastique, point. Mon intérêt démarre, en réalité, il y a quelques années, face à toute la déception qu’a occasionnée l’annulation du film, que cela soit du réalisateur (Wes Ball) ou d’Idris Elba qui y tenait un rôle, et bien évidemment des gens qui attendaient le film. Cette annulation s’est accompagnée, à l’époque, d’une démo technique d’environ 10 minutes qui semblait donner une bonne idée de ce qu’on pouvait attendre : des souris anthropomorphes au chara-design discutable (si on me demande, je dirai juste que je les trouve moches, ne tergiversons pas) mais un appel à l’aventure dans un univers verdoyant.
Mais fi de ce film qui ne sortira probablement jamais sauf si on apprend que Zack Snyder était de la partie peut-être, parlons donc du comics, puisqu’il s’agit de cela aujourd’hui. La curiosité suscitée a forcément mené à jeter un œil au matériau originel, créé par David Petersen en l’an de grâce 2006. La patte graphique m’a tout de suite plu, mais allez savoir pourquoi, cette bd m’est sortie de l’idée aussi rapidement qu’elle est arrivée et je n’ai pas cherché plus loin, jusqu’à hier. Juste à côté des Légendaires dont ma fille est friande, je vois des bouquins plus petits et bien plus larges. Légendes de la Garde, Automne 1152, le premier tome.
Ni une, ni deux, je l’ai pris, un petit achat compulsif en librairie, il n’y a que ça de vrai. Et je ne résiste pas à l’envie de tout de suite dire les choses telles qu’elles sont : grand bien m’en a pris.
Rapide tour du propriétaire : nous sommes donc en 1152, mais point d’humains aux alentours, nous suivront des souris qui parlent et vivent dans des petites cités cachées ça et là, car le monde recèle de dangers en tout genre quand on est haut de quelques centimètres. Fort heureusement, quelques souris courageuses forment la Garde dont les tâches consistent principalement à assurer la sécurité de leurs congénères. Notre histoire débute en suivant trois d’entre elles, Lieam, Kenzie et Saxon, chargés de retrouver un marchand n’ayant jamais atteint sa destination. De là partira une histoire qui, malgré le dessin, n’est pas à mettre entre les mains d’un enfant (Gallimard le recommande à partir de 8 ans, je ne suis pas vraiment d’accord avec ça).
Car parlons du dessin, tiens. Je suis tout de suite tombé amoureux du trait, peut-être pas le plus fin, peut-être pas le plus recherché, mais efficace, avec une personnalité certaine. Ces petites souris, quasi interchangeable bénéficient fort heureusement de couleurs attitrées et évoluent dans ce monde médiéval tout ce qu’il y a de plus normal, finalement (si on excepte que, quand on est une souris, un serpent, ça devient largement plus impressionnant). Les scènes sont dynamiques, les couleurs jolies même si l’ambiance reste relativement terne. L’ensemble sert un univers que Petersen essaie d’alimenter au mieux dès ce premier tome : une carte complète des terres, une histoire passée (des mythes, une guerre), un petit monde qui vit. Peut-être trouverez-vous l’effort normal, j’y vois au contraire l’attachement de l’auteur à son univers et sa volonté de le rendre le plus tangible possible. Bon, on n’en est pas à l’invention d’une langue comme chez Tolkien, mais j’apprécie ce genre de choses. Cela dit, mes maigres recherches sur le sujet font état d’un jeu de rôle adapté des Légendes de la Garde, par Petersen himself ! Le garçon a des choses à dire !
Nos petites souris bien que pas toujours très bavardes sont sympathiques à suivre et on espère bien les voir résoudre leurs problèmes. La bd se lisant assez rapidement, j’avouerais sans souci que je ne tarderai pas à me procurer d’autres volumes. A une vingtaine d’euros, on tient un ouvrage bien dessiné, avec de la personnalité, une petite originalité dans une bibliothèque pour ceux qui, quand ils entendent le mot comics n’imaginent que Batman et Spider-Man et/ou aimeraient bien voir autre chose.
*Sauf certains dimanches, je ne suis qu’un homme.
Ooooh ! J’aime quand on me conseil des comics différents ! J’en viens d’ailleurs à me demander : qu’est ce qui différencie un comics d’une « bd » ? Juste la nationalité de l’auteur ?
En tout cas, encore merci pour la découverte, ça a l’air d’être vraiment sympathique !
J’aurais tendance à penser qu’il s’agit effectivement de la nationalité, manga, manwha, comics 😮